
Les responsables marketing doivent faire preuve de prudence en analysant le comportement du consommateur. En effet, les consommateurs dĂ©clinent souvent une offre qui semble ĂȘtre trop avantageuse. DĂšs que les managers ont le sentiment de comprendre leurs clients, l’acheteur prend des dĂ©cisions qui semblent ĂȘtre irrationnelles.
Toutefois, ce qui ressemble Ă un comportement irrationnel pour un manager est parfaitement rationnel pour le consommateur. Le comportement d’achat n’est jamais simple. Il est affectĂ© par de nombreux facteurs diffĂ©rents alors que sa comprĂ©hension est la tĂąche essentielle du dĂ©partement marketing.
Selon l’INSEE, Ă lâĂ©chelle mondiale, le nombre dâarrivĂ©es de touristes internationaux en 2018 atteint 1 401 millions, soit une progression de 5,4 % par rapport Ă 2017. Au total, les recettes du tourisme international sâĂ©lĂšvent, dâaprĂšs les estimations, Ă 1 226 milliards dâeuros. La France, lâEspagne, les Ătats-Unis et la Chine occupent le haut du tableau pour les arrivĂ©es internationales. Du point de vue des recettes, les Ătats-Unis et lâEspagne restent en tĂȘte suivis de la France, de la ThaĂŻlande et du Royaume-Uni. En 2017, la France est toujours le pays le plus visitĂ© au monde avec un niveau record de 89 millions dâarrivĂ©es de touristes Ă©trangers en mĂ©tropole.

Selon L’OMT, en 2021, le tourisme enregistre une croissance de 4% mais reste trĂšs en dessous des niveaux d’avant la pandĂ©mie. La France reste attractive pour ce qui concerne les intentions de voyage.

Un modĂšle de comportement des consommateurs
Le marchĂ© d’aujourd’hui est devenu trĂšs concurrentiel et compte des milliers d’hĂŽtels et de restaurants. En outre, au cours des derniĂšres annĂ©es les secteurs de lâaccueil et du tourisme ont pĂąti de la mondialisation. Les sociĂ©tĂ©s hĂŽteliĂšres dont les siĂšges se situent dans des pays aussi divers que l’Allemagne, les Etats-Unis, et Hong Kong se livrent Ă une concurrence agressive. Le rĂ©sultat est un marchĂ© international oĂč la concurrence est fĂ©roce avec des entreprises qui luttent pour leur part de consommateurs. Pour gagner cette bataille, elles doivent investir dans des Ă©tudes qui rĂ©vĂ©leront ce que les clients veulent acheter, quels endroits ils prĂ©fĂšrent, les Ă©quipements qui sont importants pour eux, comment ils achĂštent et pourquoi ils achĂštent.
LâĂ©tude du comportement des consommateurs nĂ©cessite de rĂ©pondre Ă la question centrale suivante : comment les consommateurs rĂ©pondront-ils aux divers stimuli marketing qu’une entreprise pourrait utiliser ?
En effet, lâentreprise qui comprend vraiment comment les consommateurs rĂ©agiront face aux diffĂ©rentes fonctionnalitĂ©s dâun produit, aux diffĂ©rents niveaux de prix et aux campagnes publicitaires bĂ©nĂ©ficie dâun avantage important sur ses concurrents. Par consĂ©quent, les chargĂ©s dâĂ©tudes marketing en entreprises et les Universitaires sont constamment en train dâĂ©tudier la relation entre les stimuli marketing et les rĂ©actions des consommateurs. Leur point de dĂ©part est le modĂšle du comportement dâachat.

Les stimuli marketing reposent sur quatre Ă©lĂ©ments : le produit, le prix, la distribution, et la communication. Les autres stimuli sont reliĂ©s Ă lâenvironnement Ă©conomique, technologique, politique et culturel de lâacheteur. Toutes ces stimulations sont traitĂ©es dans la « boĂźte noire » de l’acheteur.
Les marketeurs doivent comprendre comment les stimuli sont modifiĂ©s en rĂ©ponses Ă l’intĂ©rieur de cette « boĂźte noire ». Celle-ci peut ĂȘtre dĂ©composĂ©e en deux parties. PremiĂšrement, un acheteur possĂšdent des caractĂ©ristiques qui influencent la façon dont il ou elle perçoit et rĂ©agit aux stimuli. DeuxiĂšmement, le processus de dĂ©cision de l’acheteur affecte lui aussi les rĂ©sultats. AprĂšs traitement dans la « boĂźte noire », les rĂ©ponses observables sont le choix dâun produit, dâune marque, dâun dĂ©taillant, du moment de lâachat ou encore de la somme dâargent quâil est prĂȘt Ă dĂ©penser.
Ce modĂšle montre que les sollicitations marketing et d’autres stimulations de lâenvironnement entrent dans la « boĂźte noire » du consommateur, constituĂ©e par les caractĂ©ristiques de lâacheteur et son processus de dĂ©cision souvent difficiles Ă saisir pour les marketeurs, et qui produisent certaines rĂ©ponses de leur part. Les marketeurs doivent dĂ©terminer ce qui est Ă lâintĂ©rieur de cette boĂźte noire.
Les facteurs qui influencent le comportement des consommateurs
Les achats des consommateurs sont fortement influencés par les caractéristiques culturelles, sociales, personnelles et psychologiques. Les responsables marketing ne peuvent pas contrÎler ces facteurs, mais ils doivent les comprendre et en tenir compte.

Les facteurs culturels
Les facteurs culturels exercent une influence primordiale sur le comportement du consommateur. Nous devons examiner le rĂŽle jouĂ© par la culture, la sous-culture et la classe sociale de lâacheteur.
La culture
La culture est un dĂ©terminant fondamental des besoins et du comportement d’une personne. Elle est composĂ©e des valeurs, des perceptions, des dĂ©sirs et des comportements qu’une personne apprend constamment au sein dâune sociĂ©tĂ©. La culture s’exprime Ă travers des Ă©lĂ©ments tangibles tels que la nourriture, l’architecture, les vĂȘtements et l’art. La culture est une partie intĂ©grante des secteurs de lâaccueil et du tourisme. Elle dĂ©termine ce que nous mangeons, comment nous voyageons, oĂč nous voyageons et oĂč nous rĂ©sidons. La culture est dynamique et s’adapte Ă l’environnement.
Les marketeurs essayent continuellement de déterminer les mutations culturelles afin de concevoir de nouveaux produits et services qui pourraient trouver un marché réceptif. Par exemple, le changement culturel vers une plus grande préoccupation au sujet de la santé et de la forme physique a conduit de nombreux hÎtels à ajouter des salles de sport, des spa ou à développer des accords avec un club de remise en forme local afin que leurs clients puissent y avoir accÚs.
Le changement de lâintĂ©rĂȘt des consommateurs vers une nourriture plus lĂ©gĂšre et plus naturelle a conduit les restaurants Ă modifier leur carte. De mĂȘme, l’Ă©volution de lâameublement vers des articles simples et de couleurs claires se reflĂšte dans la conception des nouveaux restaurants.
Dans le mĂȘme temps, un nombre significatif de consommateurs prĂ©fĂ©rant le bon goĂ»t semble se rebeller contre les aliments qui sont bons pour leur santĂ©. Les restaurants font face Ă un consommateur qui commande du poisson et une salade lĂ©gĂšre uniquement pour couronner le tout par un dessert gourmand, riche en matiĂšre grasse.
La sous-culture
Chaque culture regroupe plusieurs sous-cultures ou groupes dâindividus qui partagent les mĂȘmes valeurs en raison de leur nationalitĂ©, leur religion, leur appartenance Ă un groupe ethnique ou leur situation gĂ©ographique. De nombreuses sous-cultures forment des segments de marchĂ© importants et les marketeurs conçoivent souvent des produits et des programmes marketing adaptĂ©s aux besoins spĂ©cifiques de ces groupes.
Aux Ătats-Unis, par exemple, on observe diffĂ©rents marketing communautaires destinĂ©s Ă diffĂ©rentes sous-cultures : Hispaniques, Afro-AmĂ©ricains, Asiatiques ou seniors. En France, lâorigine ethnique nâest pas prise en compte par lâInsee ou lâINED. Il est donc difficile de quantifier les membres des diffĂ©rents groupes ethniques. Cependant, leur nombre nâest pas nĂ©gligeable et, vu le caractĂšre prĂ©dictif de lâethnie sur la consommation, de nombreuses initiatives marketing ont vu le jour, notamment dans le secteur des cosmĂ©tiques.
La classe sociale
Toute sociĂ©tĂ© humaine met en place une certaine forme de structure de classes sociales. Les classes sociales sont des divisions relativement permanentes et ordonnĂ©es dans une sociĂ©tĂ© dont les membres partagent les mĂȘmes valeurs, intĂ©rĂȘts et comportements. En France, depuis 1982, lâInsee dĂ©finit les classes sociales par les PCS (professions et catĂ©gories socioprofessionnelles). Cette approche est plus dĂ©taillĂ©e que les propositions antĂ©rieures mais elle est aussi plus complexe. Les PCS classent la population selon une synthĂšse de la profession (ou de lâancienne profession), de la position hiĂ©rarchique et du statut (salariĂ© ou non).
Les PCS agrĂšgent trois niveaux (les groupes socioprofessionnels, les catĂ©gories socioprofessionnelles et les professions), ce qui donne 497 combinaisons possibles. Outre sa complexitĂ©, la difficultĂ© de rĂ©pliquer cette classification Ă un niveau international diminue fortement la portĂ©e de cet outil. Pour remĂ©dier Ă cet inconvĂ©nient, lâESOMAR (European Society for Opinion and Marketing Research) propose une classification sociale standardisĂ©e sur le plan europĂ©en. En croisant lâĂąge, Ă la fin des Ă©tudes (de 13 ans Ă 21 ans et plus) et la catĂ©gorie socioprofessionnelle (du cadre supĂ©rieur E1 Ă lâouvrier non qualifiĂ© E12), cinq classes sociales ont Ă©tĂ© dĂ©finies (A, B, C, D, E).
Les marketeurs sont intĂ©ressĂ©s par la classe sociale car les individus au sein d’une classe donnĂ©e ont tendance Ă avoir un comportement similaire, y compris le comportement d’achat. Les classes sociales montrent les prĂ©fĂ©rences distinctes pour un produit et pour des marques dans des domaines tels que la nourriture, les voyages, et les activitĂ©s de loisirs. Certains marketeurs se concentrent uniquement sur une seule classe sociale.
Les facteurs sociaux
Le comportement du consommateur est Ă©galement influencĂ© par des facteurs sociaux, qui comprennent lâappartenance Ă des groupes et Ă une famille, le rĂŽle social et le statut.
Les groupes de référence
De nombreux petits groupes influencent le comportement d’une personne. Les groupes qui ont une influence directe et auxquels appartient une personne sont appelĂ©s groupes d’appartenance.
A lâopposĂ©, les groupes de rĂ©fĂ©rence sont des groupes auxquels le consommateur nâappartient pas et qui lui servent de points de comparaison directs (face-Ă -face), indirects ou des points de rĂ©fĂ©rence pour la formation de ses attitudes ou de son comportement. Souvent, les individus sont influencĂ©s par des groupes de rĂ©fĂ©rence auxquels ils n’appartiennent pas. Par exemple, de nombreux jeunes footballeurs sont influencĂ©s par les comportements de joueurs professionnels quâils espĂšrent un jour imiter en devenant eux-mĂȘmes professionnels. L’importance du groupe dâinfluence varie en fonction du produit et de la marque. Elle tend Ă ĂȘtre plus forte lorsque le produit est visible par d’autres personnes que l’acheteur respecte.
Les marketeurs essayent d’identifier les groupes de rĂ©fĂ©rence de leurs marchĂ©s cibles car ces groupes influencent les consommateurs dâau moins trois façons :
- ils exposent la personne Ă de nouveaux comportements et modes de vie;
- ils exercent une influence sur lâimage que la personne se fait dâelle mĂȘme
- ils crĂ©ent des pressions en faveur dâune certaine conformitĂ© sociale qui peut affecter les choix des individus en termes de produit, de marque et de fournisseurs
La famille
Les membres de la famille ont une forte influence sur le comportement de lâacheteur. Ainsi, la famille peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une organisation dâachat qui regroupe des consommateurs. Dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, elle reste le groupe le plus important et a fait l’objet de recherches approfondies.
Les marketeurs sâintĂ©ressent aux rĂŽles et Ă l’influence des Ă©poux et des enfants quant Ă l’achat de diffĂ©rents produits et services. Lâimplication mari-femme varie largement en fonction de la catĂ©gorie de produit et de lâĂ©tape du processus d’achat.
Les rĂŽles dâacheteur changent avec lâĂ©volution des modes de vie du consommateur. Aux Etats-Unis, traditionnellement, la femme Ă©tait le principal acheteur pour la famille, plus particuliĂšrement dans les domaines de la nourriture, des produits mĂ©nagers et de lâhabillement. Mais tout cela est en train de changer. Aujourdâhui, 70% des femmes travaillent en dehors de la maison et les maris ont la volontĂ© de faire plus dâachats pour la famille. Par exemple, maintenant, les femmes achĂštent ou influencent prĂšs de 80% des dĂ©cisions dâachat et les hommes reprĂ©sentent prĂšs de 40% des dĂ©penses alimentaires.
Les enfants peuvent aussi avoir une forte influence sur les dĂ©cisions dâachat de la famille. Les enfants influencent significativement toutes les dĂ©cisions de la famille, du lieu oĂč passer les vacances, du choix de la voiture et des tĂ©lĂ©phones portables que la famille achĂšte.
Par exemple, pour encourager les familles Ă sortir manger avec leurs enfants suite Ă la rĂ©cente rĂ©cession, des restaurants ont attirĂ© les enfants avec tout ce qui Ă©tait envisageable. Depuis le menu sophistiquĂ© pour les enfants aux offres spĂ©ciales jusquâaux activitĂ©s centrĂ©es sur la santĂ© des enfants.
Les rĂŽles et le statut
Une personne appartient Ă de nombreux groupes : famille, associations, collĂšgues et amis.
La position dâun individu dans un groupe peut ĂȘtre dĂ©finie en termes de rĂŽle et de statut. Un rĂŽle comprend les activitĂ©s qui sont attendues de la part dâune personne par celles et ceux qui lâentourent. Les rĂŽles incluent gĂ©nĂ©ralement ceux de fils ou fille, Ă©pouse ou mari, et manager ou employĂ©.
Chaque rĂŽle influence le comportement dâachat. Par exemple, les lycĂ©ens qui dĂźnent avec leurs parents peuvent agir diffĂ©remment de la maniĂšre dont ils agissent lorsquâils mangent avec dâautres lycĂ©ens. Une personne qui commande un repas pour une association caritative sera peut ĂȘtre plus attentive au prix quâelle ne lâest habituellement si cette association prĂŽne la frugalitĂ©. Cette mĂȘme personne sera peut ĂȘtre plus intĂ©ressĂ©e par la qualitĂ© des aliments que par le prix lorsquâelle commandera un repas pour son entreprise. Ainsi, le rĂŽle dâune personne affecte de façon significative son comportement dâachat.
Chaque rĂŽle comporte un Ă©tat reflĂ©tant l’estime gĂ©nĂ©rale qui lui est donnĂ© par la sociĂ©tĂ©. Les personnes choisissent souvent des produits qui montrent leur statut dans la sociĂ©tĂ©.
Les facteurs personnels
Les dĂ©cisions de lâacheteur sont Ă©galement influencĂ©es par des caractĂ©ristiques personnelles, comme son Ăąge et lâĂ©tape de son cycle de vie, sa profession, sa situation Ă©conomique, son mode de vie, sa personnalitĂ© et la façon dont il se perçoit.
LâĂąge et le cycle de vie
Les types de biens et de services que les gens achĂštent changent au cours de leur vie. Leurs prĂ©fĂ©rences pour les activitĂ©s de loisirs, les destinations de voyage, la nourriture et les divertissements sont souvent liĂ©es Ă l’Ăąge. Des facteurs importants liĂ©s Ă lâĂąge sont souvent nĂ©gligĂ©s par les marketeurs. Ceci est probablement dĂ» aux diffĂ©rences dâĂąges entre ceux qui dĂ©terminent les stratĂ©gies marketing et ceux qui achĂštent le produit et/ou le service. Une Ă©tude sur les voyageurs seniors a montrĂ© que ce segment accorde une grande importance aux barres dâappui dans les salles de bain, Ă la prĂ©sence de couvertures dans les chambres, Ă un bon Ă©clairage nocturne, Ă la lisibilitĂ© et Ă la visibilitĂ© des signalĂ©tiques dans les couloirs et aux menus Ă©crits avec de grandes lettres.
Le comportement dâachat est aussi influencĂ© par les Ă©tapes du cycle de vie familial. Les personnes jeunes et cĂ©libataires ont gĂ©nĂ©ralement peu de charges financiĂšres et dĂ©pensent une bonne partie de leur revenu discrĂ©tionnaire dans les loisirs. Les jeunes gens mariĂ©s sans enfant ont des revenus discrĂ©tionnaires importants et mangent souvent Ă lâextĂ©rieur. En fait, ils prĂ©sentent une frĂ©quence de restauration hors foyer plus Ă©levĂ©e que celle de tous les autres groupes. Une fois qu’ils ont des enfants, leurs achats auprĂšs de restaurants peuvent changer pour plus de repas Ă emporter ou livrĂ©s Ă domicile. Lorsque les enfants quittent le foyer, le revenu discrĂ©tionnaire peut faire un bond et les dĂ©penses de restauration hors foyer peuvent augmenter. Les marketeurs dĂ©finissent souvent leurs marchĂ©s cibles en termes de cycle de vie et Ă©laborent des plans marketing et des produits appropriĂ©s.
La profession
Le mĂ©tier exercĂ© par une personne affecte les biens et services quâelle achĂšte. Par exemple, les cadres dâentreprise commandent leurs repas auprĂšs de restaurants qui proposent des plats livrĂ©s sur le lieu de travail alors que les employĂ©s utilisent les restaurants dâentreprise, apportent leurs repas ou les commandent Ă une chaĂźne de restauration rapide qui se situe Ă proximitĂ© de lâendroit oĂč ils travaillent.
Certaines entreprises vont mĂȘme jusquâĂ positionner leurs produits pour une profession dĂ©terminĂ©e.
La situation Ă©conomique
La situation Ă©conomique d’une personne affecte grandement le choix des produits et la dĂ©cision d’achat d’un produit. Durant les pĂ©riodes de rĂ©cession, les consommateurs Ă©conomisent sur les repas pris au restaurant, les loisirs et les vacances. Ils mangent moins frĂ©quemment Ă lâextĂ©rieur et, lorsquâils sortent, ils diminuent leurs exigences dans leurs choix de restaurant et/ou de plats, cherchent des rĂ©ductions ou des offres spĂ©ciales.
Les marketeurs doivent observer les tendances du revenu personnel, de lâĂ©pargne et des taux dâintĂ©rĂȘts. Si les indicateurs Ă©conomiques indiquent une rĂ©cession, les marketeurs peuvent revoir, repositionner ou modifier le prix de leurs produits.
Le style de vie
Des individus partageant la mĂȘme sous-culture, la mĂȘme classe sociale et la mĂȘme profession peuvent avoir des styles de vie diffĂ©rents. Le style de vie dĂ©passe la classe sociale et la personnalitĂ©. Il Ă©tablit le portrait de lâindividu dans son approche globale face Ă son environnement. Il correspond au modĂšle de vie dâune personne exprimĂ© dans ses activitĂ©s, intĂ©rĂȘts et opinions.

Il existe plusieurs classifications des styles de vie mais la plus utilisĂ©e est celle de SRI Consulting : la typologie Valeurs et Styles de vie (VALS â Values And Lyfe Style). La mĂ©thode VALS a Ă©tĂ© la seule segmentation psychographique commercialisĂ©e Ă ĂȘtre largement acceptĂ©e. Le systĂšme de segmentation est basĂ© sur les rĂ©ponses Ă un questionnaire oĂč figurent 5 questions dĂ©mographiques, 42 questions attitudinales, ainsi que des questions sur lâutilisation de services en ligne et de sites Internet. Le questionnaire VALS demande aux rĂ©pondent leur degrĂ© dâaccord ou de dĂ©saccord vis-Ă -vis dâaffirmations comme « Je prĂ©fĂšre que ma vie soit Ă peu prĂšs identique de semaine en semaine », « jâai souvent soif dâexcitation », et « Je prĂ©fĂšrerais faire quelque chose plutĂŽt que lâacheter ».

Attention, les classifications Ă partir des styles de vie ne sont en aucun cas universelles. Il en existe de nombreuses.
La Personnalité et le concept de soi
La personnalitĂ© de chaque individu influence son comportement dâachat. Par personnalitĂ©, nous entendons distinguer les caractĂ©ristiques psychologiques qui engendrent des rĂ©ponses Ă lâenvironnement qui sont relativement cohĂ©rentes et persistantes. La personnalitĂ© peut ĂȘtre utile Ă lâanalyse du comportement de consommateur Ă lâĂ©gard de certains choix de produits ou de marque.
De nombreux professionnels du marketing utilisent un concept liĂ© Ă la personnalitĂ© : le concept de soi (Ă©galement appelĂ© « image de soi »). Chacun de nous a une image mentale complexe de lui-mĂȘme et notre comportement tend Ă ĂȘtre en cohĂ©rence avec cette image de soi [Edmund O. Lawler, â50 Years Behind the Bar,â F&B Magazine, 2, no. 1 (1994): 44]. Les personnes qui se perçoivent comme extraverties et actives ne seront pas susceptibles dâacheter des vacances en croisiĂšre si leur perception des croisiĂšres est celle dâune personne ĂągĂ©e se reposant sur des chaises longues. Elles seraient plus susceptibles de choisir des vacances de plongĂ©e sous marine ou de ski.
Les facteurs psychologiques
`Les choix dâachat dâune personne sont aussi influencĂ©s par quatre grands facteurs psychologiques : sa motivation, sa perception, son apprentissage, et ses croyances et attitudes.
La motivation
Une personne a diffĂ©rents besoins selon un moment donnĂ©. Certains sont biologiques, issus de tensions physiologiques tels que la faim, la soif ou le manque de confort. Dâautres sont dâordre psychologique, rĂ©sultant dâĂ©tats de tension, tels que le besoin de reconnaissance, dâestime de soi, ou dâappartenance. La plupart de ces besoins ne sont pas assez forts pour motiver une personne Ă agir Ă un moment donnĂ© dans le temps. Pour quâun besoin devienne un mobile, il faut quâil atteigne un niveau dâintensitĂ© suffisant. La crĂ©ation dâun Ă©tat de tension pousse la personne Ă agir pour libĂ©rer cette tension. Les psychologues ont dĂ©veloppĂ© des thĂ©ories de la motivation humaine. Deux des plus populaires, les thĂ©ories de Maslow et dâHerzberg, ont des significations assez diffĂ©rentes pour les consommateurs et pour les chargĂ©s dâĂ©tudes marketing.
La perception
Une personne motivĂ©e est prĂȘte Ă agir. La maniĂšre dont cette personne agit est influencĂ©e par sa perception de la situation par lâintermĂ©diaire de ses cinq sens. Dans la mĂȘme situation, deux individus avec la mĂȘme motivation peuvent agir tout Ă fait diffĂ©remment en fonction de la maniĂšre dont ils perçoivent le contexte.
En marketing, les perceptions des clients sont plus importantes que la réalité. Trois mécanismes affectent la maniÚre dont un stimulus est perçu :
- lâattention sĂ©lective,
- la distorsion sélective et
- la rétention sélective.
Lâattention sĂ©lective
Les consommateurs sont exposĂ©s Ă une quantitĂ© Ă©norme de stimuli quotidiens : le consommateur moyen peut ĂȘtre exposĂ© Ă plus de 5000 stimuli commerciaux par jour. Comme il nous est impossible de prĂȘter attention Ă tous ces stimuli, la plupart dâentre eux sont Ă©liminĂ©s par un processus appelĂ© lâattention sĂ©lective. Lâattention sĂ©lective signifie que les marketeurs doivent multiplier leurs efforts pour attirer lâattention des consommateurs. Le vrai challenge consiste Ă expliquer quels stimuli seront remarquĂ©s par les consommateurs.
Voici quelques pistes :
- Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli qui se rapportent à un besoin concret. Un consommateur qui est motivé pour acheter un ordinateur remarquera les publicités consacrées aux ordinateurs. En revanche, il ou elle ne sera probablement pas intéressé(e) par les publicités pour les équipements hifi.
- Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli quâils anticipent. Vous ĂȘtes susceptible de plus remarquer la prĂ©sence dâordinateurs que de radios dans un magasin dâinformatique parce que vous ne vous attendez pas Ă ce que le magasin propose des radios.
- Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli qui sont plus grands que ceux qui sont normalement utilisĂ©s. Vous ĂȘtes susceptible de porter plus dâattention Ă une publicitĂ© offrant 100 euros de rĂ©duction sur le prix dâun ordinateur quâĂ une publicitĂ© qui propose une rĂ©duction de 5 euros.
La distorsion sélective
MĂȘme lorsquâils sont remarquĂ©s, les stimuli ne sont pas nĂ©cessairement interprĂ©tĂ©s comme lâĂ©metteur lâavait souhaitĂ©. La distorsion sĂ©lective est la tendance Ă dĂ©former les informations afin de la rendre plus conformes Ă ses croyances. Malheureusement les marketeurs ne peuvent pas faire grand chose contre la distorsion sĂ©lective.
La rétention sélective
Les consommateurs oublient beaucoup de ce quâils apprennent mais ils ont tendance Ă conserver lâinformation qui correspond Ă leurs attitudes et croyances. En raison de la rĂ©tention sĂ©lective, nous sommes susceptibles de nous souvenir des points positifs Ă mentionner Ă propos de produits concurrents. La rĂ©tention sĂ©lective explique pourquoi les marketeurs doivent si souvent rĂ©pĂ©ter leurs messages de communication pour Ă©viter quâils soient occultĂ©s.
Lâapprentissage
Lorsquâun individu agit, il apprend. Lâapprentissage dĂ©crit les changements dans le comportement de lâindividu qui dĂ©coulent de lâexpĂ©rience acquise. La plupart de nos comportements sont appris. Les thĂ©oriciens de lâapprentissage, disent que lâapprentissage se fait Ă travers lâinteraction avec le besoin, le stimulus, lâindice, la rĂ©ponse et le renforcement. Lorsque les consommateurs utilisent un produit, ils apprennent Ă son sujet.
Croyances et attitudes
Par lâaction et lâapprentissage, les individus acquiĂšrent des croyances et des attitudes qui, Ă leur tour, influencent leur comportement dâachat. Une croyance est un Ă©lĂ©ment de connaissance descriptive quâune personne entretient Ă lâĂ©gard de quelque chose. Un consommateur peut croire quâune entreprise a les meilleurs Ă©quipements et le personnel le plus professionnel du marchĂ©. Ces croyances peuvent ĂȘtre basĂ©es sur un savoir rĂ©el, une opinion ou la foi. Elles peuvent porter ou pas, une charge Ă©motionnelle.
Les marketeurs sâintĂ©ressent aux croyances que les consommateurs ont Ă propos de produits ou de services spĂ©cifiques. Les croyances renforcent les images du produit et de la marque. Les consommateurs agissent Ă partir des croyances. Si les croyances infondĂ©es des consommateurs dĂ©couragent les achats, les marketeurs lanceront une campagne pour les changer.
Les croyances infondĂ©es du consommateur peuvent affecter sĂ©rieusement le chiffre dâaffaires et mĂȘme la vie des entreprises.
Les croyances dĂ©terminent en partie les attitudes que nous avons Ă lâĂ©gard de diffĂ©rents objets : marques, individus, musique, nourriture âŠ
Elle a trois composantes :
- une composante cognitive qui rĂ©unit lâensemble des croyances que lâindividu nourrit Ă lâĂ©gard de lâobjet,
- une composante affective qui traduit lâattirance de lâindividu pour lâobjet et, enfin,
- une composante conative qui dĂ©signe lâintention de lâindividu Ă lâĂ©gard de lâobjet.
Une attitude dĂ©crit les Ă©valuations, sentiments et tendances relativement cohĂ©rentes dâun individu Ă lâĂ©gard dâun objet ou dâune idĂ©e. Elles donnent naissance Ă des prĂ©dispositions plus ou moins favorables, Ă lâorigine dâun mouvement dâattirance ou au contraire de rĂ©pulsion.
Les entreprises peuvent tirer des bĂ©nĂ©fices des recherches sur les attitudes Ă lâĂ©gard de leurs produits. Comprendre les attitudes et les croyances est le premier pas pour les changer ou les renforcer.
Les attitudes sont trĂšs difficiles Ă modifier car elles suivent un schĂ©ma. Par consĂ©quent, altĂ©rer une attitude nĂ©cessite souvent de procĂ©der Ă de nombreux ajustements dâautres attitudes liĂ©es. Une entreprise a donc intĂ©rĂȘt Ă adapter ses produits aux attitudes prĂ©existantes plutĂŽt quâĂ chercher Ă les transformer. Il y a bien sĂ»r des exceptions et certaines sociĂ©tĂ©s ont su dĂ©tourner Ă leur profit les attitudes de leurs clients.
Un client qui revient manger plusieurs fois dans un restaurant et auquel on sert un mauvais repas au cours dâune de ses visites peut commencer Ă croire que la qualitĂ© de ce restaurant nâest pas fiable. Son attitude Ă lâĂ©gard du restaurant commencera Ă changer. Sâil est Ă nouveau mal servi, ses attitudes nĂ©gatives peuvent se fixer de maniĂšre permanente et empĂȘcher un retour en arriĂšre. De mĂȘme, servir un repas mĂ©diocre Ă un client qui vient pour la premiĂšre fois peut ĂȘtre dĂ©sastreux.
Nous pouvons maintenant apprĂ©cier les nombreuses caractĂ©ristiques individuelles et les forces qui influencent le comportement des consommateurs. Le choix du consommateur est le rĂ©sultat de lâinteraction complexe entre des facteurs culturels, sociaux, personnels et psychologiques. Bon nombre de ces facteurs ne peuvent pas ĂȘtre influencĂ©s par les marketeurs mais ils les aident Ă mieux comprendre les rĂ©actions et comportements des clients.
Le processus de dĂ©cision de lâacheteur
Les dĂ©cisions dâachat sâeffectuent en cinq Ă©tapes :
- La reconnaissance du problĂšme,
- La recherche dâinformation,
- LâĂ©valuation des alternatives,
- La dĂ©cision dâachat et
- Le comportement post-achat.

Ce modĂšle fait clairement apparaĂźtre que le processus de dĂ©cision commence bien avant et finit bien aprĂšs lâacte dâachat.
Selon ce modĂšle, le consommateur franchit successivement les cinq Ă©tapes pour chaque achat. Mais, dans la plupart des cas, certaines de ces Ă©tapes peuvent ĂȘtre sautĂ©es ou inversĂ©es. Ainsi, un consommateur habituĂ© Ă un produit pourra, lorsquâil nâen aura plus, passer directement de la reconnaissance du problĂšme Ă lâachat. En revanche, pour dâautres situations liĂ©es Ă des achats complexes, ce modĂšle est utile car il montre tous les aspects du problĂšme auquel est confrontĂ© le consommateur dans une situation nouvelle et demandant une certaine expertise.
La reconnaissance du problĂšme
Le point de dĂ©part du processus est la reconnaissance du problĂšme, câest-Ă -dire la rĂ©vĂ©lation du problĂšme ou du besoin. Celui-ci peut se manifester en rĂ©ponse Ă des stimuli internes (une forte sensation de faim) ou externes (lâexposition Ă une affiche publicitaire pour une barre chocolatĂ©e). Un besoin nâĂ©tant jamais vraiment isolĂ©, cette Ă©tape incite le responsable marketing Ă rechercher les motivations mais aussi les freins susceptibles dâĂȘtre liĂ©s Ă son produit ou Ă sa marque.
La recherche dâinformation
Un consommateur intĂ©ressĂ© par un produit peut chercher ou non des informations supplĂ©mentaires. Si son besoin est trĂšs intense et le produit disponible facilement, il est trĂšs probable quâil lâachĂštera immĂ©diatement. Dans le cas contraire, le consommateur garde ce besoin en mĂ©moire ou se lance dans une recherche active dâinformations. Si par exemple vous dĂ©cidez de changer de voiture, vous prĂȘtez plus dâattention aux publicitĂ©s, aux conversations sur ce sujet et aux voitures de vos connaissances. Vous pouvez Ă©galement chercher Ă rassembler vous-mĂȘme le maximum dâinformations en lisant des brochures, en demandant lâavis de vos amis, etc. LâintensitĂ© de vos recherches dĂ©pend de la force du besoin, de la quantitĂ© dâinformations dont vous disposez au dĂ©part, de la facilitĂ© avec laquelle vous obtenez des renseignements, de la valeur que vous accordez Ă toute nouvelle information et de la satisfaction que vous Ă©prouvez Ă effectuer ces recherches.
Les consommateurs disposent de nombreuses sources dâinformation, quâil sâagisse de sources personnelles (familles, amis, voisins, connaissances, rĂ©seaux sociaux), de sources commerciales (publicitĂ©s, sites Internet, vendeurs, dĂ©taillants, emballages, prĂ©sentoirs), de sources publiques (articles de presse, tests comparatifs des revues ou de sites de consommateurs, etc.) ou de leur propre expĂ©rience avec le produit (examen, manipulation, consommation du produit). Lâinfluence respective de ces diffĂ©rentes sources varie en fonction du produit considĂ©rĂ© et des caractĂ©ristiques de lâindividu. Les consommateurs reçoivent davantage dâinformations dâorigine commerciale, mais accordent une plus grande importance aux informations qui les concernent personnellement. Une Ă©tude menĂ©e auprĂšs de 32 000 personnes dans le monde montre quâavec la gĂ©nĂ©ralisation des nouvelles technologies les consommateurs attendent des offres plus ciblĂ©es, des promotions et des messages personnalisĂ©s13. Les messages commerciaux jouent un rĂŽle informatif, tandis que les conversations personnelles permettent dâĂ©valuer ou de justifier le produit. Il est rare quâune campagne publicitaire, mĂȘme trĂšs ciblĂ©e, soit aussi efficace que lâavis dâun pair.
Au fur et Ă mesure que le consommateur collecte de lâinformation, sa connaissance sur lâoffre disponible augmente. Ces informations lui permettent Ă©galement de rĂ©duire progressivement son Ă©ventail de choix Ă quelques marques. Une entreprise doit donc sâefforcer dâidentifier les sources dâinformation de lâacheteur et dĂ©couvrir lesquelles ont Ă©tĂ© dĂ©cisives, afin de tirer ensuite parti de ces renseignements dans lâĂ©laboration de sa stratĂ©gie de communication.
LâĂ©valuation des alternatives
Ă mesure quâil reçoit de lâinformation, lâindividu sâen sert pour rĂ©duire son incertitude par rapport aux alternatives et Ă leurs avantages respectifs. La maniĂšre dont il Ă©value les diffĂ©rentes alternatives dĂ©pend de ses caractĂ©ristiques personnelles et de la situation donnĂ©e. Dans certains cas, un mĂȘme consommateur va rĂ©flĂ©chir de façon logique et peser soigneusement le pour et le contre, tandis que, dans dâautres cas, son achat sera impulsif et basĂ© sur son intuition. Les acheteurs prennent parfois seuls la dĂ©cision dâachat, mais ils font aussi parfois appel au jugement des autres consommateurs, aux conseils de leurs amis ou des vendeurs.
Supposons quâun consommateur ait circonscrit son choix Ă trois modĂšles de voiture et que sa dĂ©cision finale repose sur les quatre attributs suivants : le style, le faible coĂ»t dâutilisation, la garantie et le prix. Ă cette phase de la dĂ©cision, il a sans doute dĂ©jĂ Ă©valuĂ© la maniĂšre dont chaque marque favorise chaque attribut. Il est Ă©vident quâil achĂšterait aussitĂŽt la voiture qui remplirait toutes les conditions recherchĂ©es, mais il est trĂšs rare quâun produit rĂ©unisse toutes ces qualitĂ©s. Il pourrait Ă©galement privilĂ©gier un seul attribut, ce qui rendrait son choix facile Ă deviner. Cependant, la plupart des acheteurs tiennent compte de plusieurs attributs auxquels ils donnent une importance diffĂ©rente. Si les marketeurs savaient quelle pondĂ©ration lâacheteur accorde Ă chaque attribut, ils pourraient prĂ©dire plus sĂ»rement ce que serait son choix.
De nombreux modĂšles ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s pour rendre compte de ce processus. La plupart dâentre eux accordent une place importante aux facteurs cognitifs, en particulier aux rĂšgles selon lesquelles le consommateur forme ses jugements sur les produits quâil envisage dâacheter.
Les responsables marketing doivent donc Ă©tudier comment leurs clients Ă©valuent les produits concurrents. Une fois le processus dâĂ©valuation connu, ils peuvent alors chercher Ă influencer la dĂ©cision de lâacheteur.
La dĂ©cision dâachat
Ă lâissue de la phase dâĂ©valuation, le consommateur dispose dâun ordre de prĂ©fĂ©rence lui permettant de classer les diffĂ©rents produits. Normalement, sa dĂ©cision dâachat devrait correspondre au produit quâil prĂ©fĂšre, mais deux facteurs peuvent intervenir entre lâintention et la dĂ©cision. Le premier est liĂ© Ă lâattitude dâautrui. Si lâentourage de lâacheteur lui conseille dâacheter le modĂšle de voiture le plus Ă©conomique, alors les possibilitĂ©s quâil choisisse un vĂ©hicule plus cher sont rĂ©duites.
Une seconde source de complication tient aux facteurs situationnels imprĂ©vus. Le consommateur peut avoir une intention dâachat qui tienne compte de son revenu, du prix du produit et du bĂ©nĂ©fice quâil espĂšre tirer de son acquisition, mais des Ă©lĂ©ments inattendus peuvent modifier son choix. La situation Ă©conomique peut se dĂ©grader, la concurrence abaisser ses prix de vente ou un ami lui signaler quâil nâest pas satisfait de ce produit. Par consĂ©quent, ni les prĂ©fĂ©rences ni les intentions dâachat ne correspondent toujours au choix final.
Le comportement post-achat
La tĂąche du marketing ne sâarrĂȘte pas Ă lâacte de vente. AprĂšs avoir achetĂ© et fait lâexpĂ©rience du produit, le consommateur Ă©prouve un sentiment de satisfaction ou, au contraire, dâinsatisfaction. Cette sensation rĂ©sulte de la diffĂ©rence qui peut exister entre la performance perçue et les attentes quâil avait Ă lâĂ©gard du produit avant dâen faire lâexpĂ©rience. Si la performance est en deçà de ses attentes, le consommateur est déçu, et donc insatisfait ; si elle correspond Ă ses attentes, il est satisfait ; si elle les dĂ©passe, il est agrĂ©ablement surpris, et donc ravi. Pour satisfaire le consommateur, il faut donc soigner la performance de son produit, mais aussi gĂ©rer ses attentes de façon Ă ne pas susciter de dĂ©ception. Câest la raison pour laquelle certains vendeurs vont parfois jusquâĂ sous-argumenter afin de provoquer lâenthousiasme lors de lâutilisation du produit.
Certains achats entraĂźnent une dissonance cognitive, câest-Ă -dire une situation dâinconfort mental qui rĂ©sulte de la coexistence dâĂ©lĂ©ments dissonants. Par exemple, il nâest pas rare quâun achat ne soit pas tout Ă fait satisfaisant car lâacheteur se rend compte a posteriori quâune marque concurrente a lancĂ© un produit similaire Ă un prix bien infĂ©rieur. Dans cette situation, lâacheteur aura tendance Ă vouloir rĂ©duire cet inconfort en modifiant sa perception des attributs de lâoffre concurrente. Il se dira par exemple que si la marque concurrente est moins chĂšre, câest sans doute parce quâelle est de moins bonne qualitĂ©. Ce cheminement mental lâaidera Ă accepter son choix et Ă en ĂȘtre entiĂšrement satisfait.
Un modÚle intégrateur du comportement du consommateur a été proposé par Engel, Blackwell et Miniard.
