L’analyse du comportement du consommateur est une Ă©tape essentielle de toute dĂ©marche marketing. Dans le cas de NovaHĂŽt Robotics, elle revĂȘt une dimension particuliĂšre, car deux types d’acteurs interviennent dans la chaĂźne de valeur : les hĂŽteliers (acheteurs des robots) et les clients finaux (utilisateurs des robots au sein de l’hĂŽtel).

Cette distinction conduit Ă  adopter une approche dite B2B2C (Business to Business to Consumer), c’est-Ă -dire une analyse Ă  deux niveaux : d’abord celle du comportement d’achat professionnel, puis celle de l’expĂ©rience utilisateur finale.


1. Le comportement d’achat de l’hîtelier : un consommateur professionnel (B2B)

Le premier « consommateur » de NovaHĂŽt Robotics est l’hĂŽtelier, c’est-Ă -dire le professionnel ou l’entreprise qui dĂ©cidera d’acheter, de louer ou d’intĂ©grer les robots dans ses opĂ©rations.

a) Les étapes du processus de décision organisationnelle

Selon Webster et Wind (1972), l’achat industriel se dĂ©compose en plusieurs phases :

  1. Reconnaissance du besoin (ex. : amĂ©liorer l’accueil, rĂ©duire les coĂ»ts de personnel, renforcer l’image technologique).
  2. Recherche d’informations et de fournisseurs (comparaison entre robots de diffĂ©rents fabricants).
  3. Évaluation des alternatives (fiabilitĂ©, prix, support technique, compatibilitĂ©).
  4. DĂ©cision d’achat (souvent collĂ©giale : direction, service hĂ©bergement, finances, maintenance).
  5. Évaluation post-achat (satisfaction, retour sur investissement, performance du robot).

b) Les facteurs d’influence

L’achat professionnel dĂ©pend de trois grandes catĂ©gories de facteurs :

  • Organisationnels : stratĂ©gie de l’hĂŽtel, contraintes budgĂ©taires, politique RH, positionnement de marque.
  • Individuels : attitudes et expĂ©riences du dirigeant, ouverture Ă  l’innovation, tolĂ©rance au risque.
  • Environnementaux : tendances du marchĂ© hĂŽtelier, concurrence, rĂ©glementation, attentes des clients.

L’hĂŽtelier cherche avant tout Ă  crĂ©er de la valeur pour son Ă©tablissement : rĂ©duire les coĂ»ts, amĂ©liorer la qualitĂ© perçue et renforcer l’image de modernitĂ©. La perception du retour sur investissement (ROI) et la fiabilitĂ© technologique jouent ici un rĂŽle dĂ©terminant.


2. Le comportement du client final : un utilisateur d’un service robotisĂ© (B2C indirect)

MĂȘme si le client de l’hĂŽtel ne dĂ©cide pas de l’achat du robot, il influence fortement la dĂ©cision de l’hĂŽtelier. Si les robots nuisent Ă  la satisfaction, Ă  la perception d’hospitalitĂ© ou Ă  la chaleur humaine, leur adoption sera limitĂ©e.

Les études sur la robotique hÎteliÚre (Tussyadiah & Park, 2018 ; Ivanov & Webster, 2019) montrent que :

  • Certains clients perçoivent positivement les robots pour leur efficacitĂ©, rapiditĂ© et originalitĂ©.
  • D’autres les rejettent, craignant une perte de contact humain ou un sentiment de froideur technologique.
  • L’acceptation dĂ©pend de la personnalitĂ© du client (curiositĂ©, anxiĂ©tĂ© technologique, recherche d’expĂ©rience).

Ces perceptions relĂšvent de la thĂ©orie de l’acceptation technologique (Technology Acceptance Model, Davis, 1989) et du modĂšle UTAUT (Venkatesh et al., 2003), qui montrent que l’usage d’une technologie dĂ©pend :

  • de son utilitĂ© perçue ;
  • de sa facilitĂ© d’usage perçue ;
  • de l’influence sociale ;
  • et des conditions facilitatrices.

Ainsi, un client qui trouve le robot facile Ă  utiliser et utile pour amĂ©liorer son confort sera plus enclin Ă  l’accepter, ce qui incitera l’hĂŽtelier Ă  en dĂ©ployer davantage.


3. La complémentarité des deux approches : le modÚle B2B2C

Le succĂšs de NovaHĂŽt Robotics repose sur la capacitĂ© Ă  concilier les attentes de l’hĂŽtelier et celles du client final :

Niveau d’analyseType d’acteurObjectif principalCritĂšres clĂ©s
B2BHĂŽtelierOptimiser la rentabilitĂ© et l’imageROI, fiabilitĂ©, support, sĂ©curitĂ©, compatibilitĂ©
B2CClient finalAmĂ©liorer l’expĂ©rience et le confortConfiance, plaisir, modernitĂ©, interaction naturelle

NovaHĂŽt Robotics devra donc concevoir et communiquer ses produits en tenant compte de ces deux types de comportements :

  • Convaincre les dĂ©cideurs professionnels par des arguments Ă©conomiques et techniques ;
  • SĂ©duire les utilisateurs finaux par des expĂ©riences fluides, naturelles et rassurantes.

4. À retenir

Dans l’analyse du comportement du consommateur, vous Ă©tudierez d’abord le comportement de l’hĂŽtelier (acheteur professionnel), puis celui du client final (utilisateur du service robotisĂ©).
Ensemble, ils forment le cadre complet du marchĂ© B2B2C, essentiel pour comprendre la diffusion de l’innovation robotique dans l’hĂŽtellerie.

Pour aller plus plus loin …

Utiliser l’IA pour simuler le comportement des hĂŽteliers et des consommateurs

Concevoir une simulation IA étape par étape


Références bibliographiques

  • Davis, F. D. (1989). Perceived usefulness, perceived ease of use, and user acceptance of information technology. MIS Quarterly, 13(3), 319-340.
  • Ivanov, S., & Webster, C. (2019). Robots, Artificial Intelligence, and Service Automation in Travel, Tourism and Hospitality. Emerald Publishing.
  • Tussyadiah, I. P., & Park, S. (2018). Consumer evaluation of hotel service robots. In Information and Communication Technologies in Tourism 2018 (pp. 308–320). Springer.
  • Venkatesh, V., Morris, M., Davis, G., & Davis, F. (2003). User acceptance of information technology: Toward a unified view. MIS Quarterly, 27(3), 425-478.
  • Webster, F. E., & Wind, Y. (1972). Organizational Buying Behavior. Prentice-Hall.